2 articles du monde intéressants.
La France a accusé l'an passé un déficit commercial de 26,4 milliards d'euros. Un chiffre record qui vient soulever d'inquiétantes questions sur la santé de l'économie nationale. Le piètre résultat de la croissance à la fin de l'an passé vient aggraver le diagnostic.
La France inerte, la capital en grève.
La politique du gouvernement Villepin de lutte contre le chômage manque toujours l'essentiel. On a eu un volet social cet été : le premier ministre a réintroduit "le traitement social" du problème, c'est-à-dire le généreux paiement de nouveaux emplois par les contribuables dans le cadre du plan Borloo. Le gouvernement croit à son succès et il se vante d'un début de reflux du nombre de chômeurs. Bravo ! Sauf que c'est occulter que tous les autres pays développés ont connu une baisse semblable des statistiques du chômage. Celle de
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Le gouvernement a ouvert un nouveau front de lutte, plus tenable, cette fois-ci sur le plan juridique. Il modifie le code du travail pour faciliter les licenciements pendant deux ans, en espérant que cela désinhibera les employeurs d'embaucher. L'initiative va dans le bon sens, celui de la souplesse nécessaire dans une économie en mutation. Mais il reste à savoir si le CNE (contrat nouvelles embauches) et le CPE (contrat première embauche) ne vont pas se substituer tout simplement aux très nombreux dispositifs existants (CDD, stages et autres). Verdict dans deux ans, après l'élection présidentielle.
Mais rien n'a encore été entrepris sur le front principal de l'emploi : le gouvernement n'a toujours pas de politique économique.
La non-réponse villepinienne n'a d'explication que politique. Car en France, pays économiquement simpliste, la posture de gauche est de dire que c'est la demande qui a besoin de vitamines et qu'il faut donc augmenter les salaires. En regard, la position de droite est de penser que c'est l'offre, les entreprises, qui manque de tonus. Comme M. de Villepin s'inscrivait dans la tradition gaullo-communiste nationale jusqu'à récemment, il ne tranchait pas. Ni gauche ni droite, avec, au fond de l'âme, un penchant chiraquien anti-entreprises.
Finalement, sur le volet juridique de sa politique, le premier ministre a basculé du côté libéral avec la création du CNE. Il va devoir faire un pas de plus et se déterminer aussi sur le volet économique pour doter enfin le pays d'une politique claire. Car la terrible dégradation du déficit du commerce extérieur (26,4 milliards d'euros en 2005, contre 8,4 milliards en 2004) est un signal d'alarme. Même s'il existe des exportateurs dynamiques qui empêchent de considérer la bouteille comme totalement vide, le trou de nos échanges est révélateur de ce que Patrick Artus et Laure Maillard, économistes de la banque IXIS, nomment justement une "inquiétante inertie" du système productif national.
Malgré une demande intérieure soutenue (les consommateurs avides) et une demande extérieure très forte (le commerce mondial en expansion), "les entreprises hésitent à accroître leurs facteurs de production" : les usines et les emplois. Elles font des efforts de productivité, mais pas de capacité : "Les perspectives d'investissements restent très faibles." Jean-Marc Lucas, économiste de BNP Paribas, confirme : "La majorité des déterminants de l'investissement productif ont paru positivement orientés, en particulier des carnets de commandes plus garnis. (...) Pourtant l'enquête menée par l'Insee sur l'investissement fait état d'anticipation médiocre de la part des industriels" (Bulletin Conjoncture de janvier). En 2006, la demande interne et externe devrait continuer d'être vive, le problème est désormais clairement du côté de l'offre.
Quels sont les motifs de "l'inertie" ? Ce ne sont pas les coûts qui seraient trop chers (comme en Allemagne). Les salaires ne dérapent pas. En revanche, Patrick Artus et Laure Maillard listent quatre raisons. Deux sont connues : la faiblesse des PMI, qui ne parviennent pas à grossir et à exporter, d'une part ; d'autre part, l'insuffisance de la recherche et de l'innovation, qui laisse les producteurs français dans le milieu de gamme. Une troisième est régulièrement évoquée : l'inadéquation entre les formations et les qualifications demandées par les entreprises. Le bâtiment, l'électricité, la distribution... cherchent des bras.
La dernière est plus surprenante. Les résultats des groupes du CAC 40; qui sont annoncés ces semaines-ci, donnent l'impression que les entreprises roulent sur l'or. Faux ! La majorité des entreprises ont des profits faibles et en recul à cause des impôts et charges sociales (et non pas à cause des salaires).
3 Comments:
Très bons ces 2 petits articles...
Mais bon... Ya plus qu'à (lol : "yaka" "fokon") attendre que les politiques aient connaissance de ces problèmes(c'est sans doute déjà fait), puis qu'ils se dotent du courage nécéssaire pour inverser la vapeur.
Et là, c'est vraiment pas gagné...
Heureusement, l'espoir fait vivre.
c'est marrant : à regarder ton Blog , on dirait que tu aimerais bien faire partie de la brochette de politiques!...
T'as la tête alignée dans le bon sens :D
(P.S : Je vois que tu es en train de vivre tes premieres galeres d'affichage pour ton Blog, lol. Bravo, c'est réparé!)
Bin oui. Ta conclusion résume la nature du problème : le entreprises (...du secteur concurrentiel) sont plombées par la kirielle de prélèvements obligatoires...dont l'essentiel est redistribué à cette partie de la population qui n'EST PAS soumise à la concurrence économique (rémunération sur objectifs, risque de dépôt de bilan, etc...etc...jusqu'à statut monopolistique).
9% de chômeurs (...indemnisables, au point que certains préfèrent le rester !!! c'est dire si la chaussette est trouée !); 20% des actifs dans la "fonction publique"...Le papyboom à l'horizon...
Comment soigner un tel malade !?! (d'autant que les tentatives de réforme sont depuis 10 ou 15 ans vouées à la rebellion... démago-cratique); Que penser devant un pays où les seniors, inactifs, (qui votent !) vivent mieux que les actifs (lesquels doivent, DE PLUS, élever la génération suivante !!!) ? Qui a DU patrimoine ? Qui va aux sports d'hiver tous les ans ? Qui va dépenser ses pensions/allocs etc... sous les cocotiers ? Pas l'OS de chez Renault ou Peugeot...etc...non eux essaient de résister à VW ou BM...
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