Tuesday, April 11, 2006

le RU, lieu de discussions

Ce midi, je suis allé manger au RU. Dans la queue, juste derrière moi, il y a visiblement deux anti-CPE (un gars et une fille, franchement mignonne... ça n'a pas la moindre importance mais j'ai quand même envi de le dire). Il parle des dernières nouvelles, le gouvernement qui doit proposer quelque chose de nouveau, en accord avec les syndicats et le fait que certains crient victoire. Le mec n'est vraiment pas OK pour dire que c'est une victoire, la fille relativise, trouve que c'est déjà une première chose.
Je vais m'asseoir pour manger, ils arrivent et s'assoient juste à côté de moi. Ils discutent de la situation pendant le repas et je décide d’ouvrir la discussion à un moment où le gars parle du CPE dans le reste de l’Europe (Allemagne où il arrive, pays nordiques qui sont tentés par le CPE…). Et alors de cette discussion ? Ça a été super sympa, ça a duré une petite heure, parce qu’après il partait pour une AG, je crois pour voir ce qu’il fallait faire, comment se positionner à présent. Ils m’ont expliqué qu’en fait, en l’occurrence, eux n’étaient pas contre le CPE seulement, mais contre le projet d’égalité des chances et qu’ils souhaiteraient le retrait de tout le projet de loi. Ils m’ont expliqué quelques points de celui-ci, qui effectivement semble contestable, mais il faudrait que je lise en détail le projet de loi pour avoir un avis, mais de ce qu’il m’a dit, je trouve que ça avait l’air mal ficelé… Ils ont aussi parlé du CNE, des multiples recours en justice depuis sa mise en place, moi je leur ai dit que je voyais une utilité au CNE (ce qui n’était pas le cas pour le CPE), et que je considérais que c’était une bonne chose.

Je leur ai dit aussi que ça ne ressortait pas du tout dans les manifs qu’ils étaient contre tout le projet de loi, ils m’ont dit que c’était terrible que tout s’était focalisé autour du CPE (car parlant…), à la fois du côté des politiques et des syndicats. Eux comme moi étions d’accord pour dire que les syndicats n’étaient pas représentatifs et qu’on s’en méfiait. Je leur ai demandé aussi si ça les ennuyaient pas d’être « manipulés ou instrumentalisés » par les syndicats qui parlent au nom d’eux, comme ils me l’ont dit. Et si, ça les fait chier, je n’ai pas reçu à comprendre pourquoi ils n’arrivaient pas créer un mouvement propre aux étudiants pour se faire entendre.

Ils sont partis ensuite pour une AG donc, où il serait question de savoir ce qu’ils font maintenant, et aussi d’essayer de définir un projet, d’avoir quelque chose à proposer, car comme le gars m’a dit, depuis le début, à chaque AG a été posé la question « Et qu’est-ce qu’on fait si le CPE est retiré ? », question auquel ils n’ont pas su répondre jusque là.

Ça a été tellement plus sympa de pouvoir débattre avec des anti-CPE, en leur disant que l’on n’était pas tout à fait d’accord sans se faire insulter de facho, hitlérien, changeant de certains lieux de discussions…

Pour la petite histoire, c’était deux étudiants en histoire de l’art, et ils m’ont dit que leur fac avait été très cool pour organiser des débats d’idées autour du CPE, qu’il y avait des gens pro et anti-CPE dans leur fac. Mais qu’à chaque AG, les pro CPE étaient moins nombreux car ils ne faisaient plus le déplacement.

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