Haro sur Janco: Et si ce sage ne voulait pas que du bien… Tout est dans les non-dits.
Loin de l'agitation médiatique liée au tract accompagnant la vente en libraire de la BD "Le monde sans fin" mais surtout à ses ventes records, j'avais rédigé ce post courant octobre dernier que je trouve enfin le temps de mettre en ligne.
Intéressant, mon dernier post parlait aussi de Jancovici: Suis je envouté par le gourou?
Mi-septembre,
j’ai eu la chance d’aller écouter Jean-Marc Jancovici à « La Catho »
de Lille. Cela fait un bout de temps que je suis ce qu’il dit, son propos est étayé
techniquement et malgré son
catastrophisme, il est peut être bien plus proche de la réalité que nous le
voudrions.
Il a le sens de
la formule, il a su « décomplexifier » certaines notions pour
défendre son propos. Tout au long de son exposé, il abat ses cartes devant un
public subjugué.
Mais quelques
points m’ont interpellé et l’interaction avec le public a donné un nouvel
éclairage au personnage.
Quel est le but
de ce personnage qui passe sa vie sur les ondes, les réseaux sociaux
etc. ? Lui qui se plaît à dire sa détestation pour ces médias, pas
franchement écologiquement responsables.
La première chose
qui m’a interpelé dans son propos est son rapport à la vie :
Il dépeint à
l’auditoire jeune un futur sombre, il vous fait froid dans le dos et quand on
lui demande comment éviter la déprime,
il vous invite déjà à vous rassembler, penser collectivement pour ne pas
affronter seuls cette déferlante de mauvaises nouvelles à vous mettre le cafard
en moins de 2. Mais lorsqu’une jeune femme lui demande « faut il avoir des
enfants dans ce monde à venir ? » ; là il « botte en
touche » en vous répondant que c’est un choix personnel . Puis il
enchaine sur la bonne idée de permettre aux femmes dans le monde de disposer de
leur corps, de permettre la contraception libre des femmes dans le monde; (il
est très féministe d’ailleurs Jancovici, dans ses conférences, c’est une
question d’un homme, puis d’une femme) Et il enchaine ensuite pour dire être
pro « fin de vie choisie » / euthanasie… pour ce qu’ils le souhaitent
bien sûr. Sans entrer dans le détail du choix, de sa confirmation, par qui
comment…
Bref, je crois
que Jancovici est bien trop intelligent pour savoir qu’il ne faut pas dire les
choses, encore moins parler d’interdit ou de restrictions de liberté aux gens
bercés par l’abondance et le consumérisme de nos sociétés occidentales. Alors
il y va par moyens détournés pour arriver à ses fins :
Il va vous
dégouter du monde à venir et vous enfermer dans votre choix d’avoir des enfants
car il sait que c’est le meilleur moyen de vous en décourager ; c’est ce
qu’il cherche ardemment.
Il va vous le
dire par exemples indirects : « c’est bien d’aider les femmes
ailleurs dans le monde (où il ne maitrise pas leur « fécondité »)
pour répondre à la problématique de surpopulation. Son idée forte dans cette
phrase n’est pas le droit des femmes mais « il y a une surpopulation ».
Non je ne vous dis pas que c’est bien de limiter les naissances ici… Non, non, que
c’est mal de vouloir limiter la liberté de vous autres occidentaux, français
qui par-dessous tout aimer braver les interdits. par contre, je vous dis que
pour d’autres pour un problème global, mondial, cela peut être bien. Déduisez
par vous-même que c’est aussi bien si vous le faites-vous…
En sortant et
repensant à l’échange que j’ai voulu synthétiser pour moi, m’est venu ceci :, « Vivez
pas trop longtemps, frugalement tant qu’à faire, et ne le laisser pas de trace
(pas de descedance) ». Dit ainsi, tout le monde prend ses jambes à son
coup et se crapahute. Dit version Jancovici, tout le monde applaudit et on
remplit des amphis. De formation ingénieur, il a appris toutes combines de la
communication et bien qu’il exècre les politiques et les journaux, il en
emprunte les méthodes. Je ne serais pas étonné qu’il est lu avec attention
« Thinking fast and slow » un bouquin passionnant sur le
fonctionnement de notre cerveau, source d’inspirations (pas toujours bien
intentionnées) pour celui qui veut vous mettre une idée dans le crâne
insidieusement.
D’une part parce
que s’il pense vraiment que cela nécessaire, je trouve cela dégoutant de
« serrer le kiki » de la jeunesse pour régler un problème grandement
engendré par les générations précédentes, post 68 et la sienne notamment. Si
l’on va au bout de son idée, il serait plus juste de réglo de dire « y a
trop de monde, butons les plus de 60 ans ». Accessoirement, c’est ces
« anciens », les plus accoutumés au mode de vie énergivore, les plus
aisés « en moyenne », les moins productifs dans la société
(retraite)… Bref, s’il s’agissait de faire une purge, l’honnêteté
intellectuelle serait de dire « zigouillons les vieux ».
Mais Jancovici
est plus politique qu’il n’en a l’air. C’est un Macron XXL : Ce dernier
t’enferme la jeunesse, quitte à lui ruiner de belles années de vie, leur causer
des troubles psychiques pour te protéger les « vieux » d’une maladie
qui tue à 90% des personnes de > 85 ans. Il faut reconnaitre que des jeunes
qui dépriment dans leur coin, c’est moins visible que laisser agoniser des
vieux pleins les hôpitaux. A la limite dans des EPHAD, ça se voit pas alors on
s’est pas trop affolé pour ceux-là… Et bien, c’est petit jeu ça pour Jancovici :
Lui, il te propose carrément de les empêcher d’avoir des enfants sans te le
dire.
Il te parle de
limiter les naissances dans certains pays, mais il sait bien que le problème
mais pas tant le nombre mais la consommation par tête. Le problème n’est pas
qu’il y ait 1 milliards d’africain, les 350 millions d’américains posent bien
plus de problème et les 1% des plus riches représentent la bonne part des
émissions. Le problème n’est tant pas le nombre mais le mode de vie des gens. D’ailleurs,
la politique de l’enfant unique en Chine a été introduite en 1979 ; je n’ai
pas franchement que l’emprunte carbone se soit réduite depuis. Loin s’en faut !
La cible, c’est
donc les français, les européens, les occidentaux, les pays
« riches ». Quelque part, il fait le constat que ces populations
ont été consommées par le mode capitaliste & consumériste et il ne croit
pas en la capacité du changement des gens, addict à leur mode de vie.
Alors, faute de pouvoir changer le mode, changeons le nombre. Son but ultime
est que les habitants de l’occident baissent pour que leur impact
environnemental chute.
Qu’une personne
qui ne croit plus en notre capacité en tant que société, je trouve cela
déprimant. Que l’on renonce à l’espoir de changer les mœurs et les modes de
vie, compte tenu du cataclysme qui nous attend, c’est aussi ne pas regarder
l’histoire. Oui, ce sera dur mais oui la nature humaine fait qu’elle finira par
s’adapter. Oui, ce sera dans la douleur avec des conflits, des migrations ;
faut-il pour autant ne pas le désirer ?
Il y a quelque
chose de profondément choquant à ne plus vouloir souhaiter la vie, les
naissances à venir. Pour ne prendre que deux exemples lillois : Ou en
serions-nous si les parents de Pasteur avait écouté un «sage maltusien »
leur dire de ne pas avoir de 3ème enfant ? Ou en serions-nous
si les parents de De Gaulle, avait écouté cet autre leur conseiller de
s’arrêter à 2 enfants ?
Assurément, s’il
y a une solution à ce problème, elle est dans les enfants à naitre. Nous
serions bien inspirés de donner espoir à la jeunesse dans ce défi humain.
Car nous sommes
pas loin du nouvel an, je vous partage cette citation issue d’un chocolat « réveillon »
qui serait de Jean Jaurès : « regarder le passé sans regret, le
présent sans remord et l’avenir avec confiance ».