Saturday, October 10, 2020

Première manifestation

Aujourd'hui, j'ai participé à un rassemblement contre la loi bioéthique en cours de vote en France.


Je crois que c'est la première fois que je le faisais. Même lorsque Le Pen était élu en 2002 et que tous les lycéens (moi dans mon année de bac) allaient manifester contre la honte (alors que ce n'était quoi qu'on en dise le résultat des votes), je ne l'avais pas fait.

De nature, je ne suis pas très enclin à manifester. J'ai bien fait une gay pride à Paris mais c'était déjà l'époque plus une fête qu'une manifestation...

Les années passant et étant père, je prends conscience de l'importance de se positionner, j'assume davantage mes points de vue; je ne crains plus le regard des autres, encore moins celui de la "bien-pensance" ou the mainstream qui guide des moutons. Beaucoup de changements s'opèrent, nous sommes à l'aube de temps difficiles (écologiques, économiques, sociétaux, migratoires, …), peut être des conflits.
Il me semble dans ce contexte important d'exprimer ses idées, les partager avec ses enfants, proches, son entourage plutôt que de consommer au jour le jour sans s'interroger.

Je ne veux pas ici faire une liste des arguments répétés par chaque camp qui campe mais simplement partager ma réflexion au sujet et mon expérience aujourd'hui.

D'abord mon expérience de la manifestation: J'y étais avec ma femme, mes filles de 4 ans et 7 mois, mon grand était à un anniversaire. Les participants étaient très calmes et l'ambiance "bon enfant". 

Pourtant, on était entouré par des CRS, et une contre-manifestation "pro-loi" était là. De leur côté fusaient les doigts d'honneur et insultent. Les CRS ont du chargé une ou deux fois ces opposants alors que leur opposition se musclait.

Très franchement, j'ai été sidéré par la situation. Était-on en France? La situation révèle l'intolérance qui monte en France et des esprits toujours plus fermés/guerriers. Qu'ils ne soient pas d'accord est une chose. Qu'ils viennent insulter, caillasser et j'en passe en est une autre.

Ce qui m'a ensuite ennuyé ensuite, c'est qu'on pouvait clairement constaté la réduction du sujet à une confrontation binaire et caricaturale entre "des homosexuels qui ont droits à ce qu'ont les hétérosexuels" contre "des catholiques conservateurs qui sont contre l'avortement" alors que c'est un sujet sociétal.

Ainsi, deux lesbiennes sont montées sur un bâtiment pour se mettre bien évidence et s'embrasser langoureusement comme pour énerver / dégouter (?) les manifestants ou simplement revendiquer leur homosexualité. MAIS ON S'EN FOUT qu'elles soient lesbiennes. C'est leurs oignons et ça n'a rien à voir avec la loi bioéthique, chacun ses convictions, ses choix de vie, ses amours… J'ai des amis lesbiennes, une cousine lesbienne, ça ne m'empêche pas d'être contre la loi bioéthique qui est tout autre chose de mon point de vue et je m'en explique ci-après.

Un autre avait une pancarte "mêlez-vous de votre cul" comme si cette loi ne concernait que QUI? Mais ça nous concerne TOUS, car ça impactera notre société, la vie d'enfants, de familles et qu'accessoirement, on prévoit de financer via la sécu une partie des mesures donc via nos impôts. Mais c'était peut être l'expression de l'individualisme exacerbé qui prédomine chez beaucoup (moi d'abord, mes envies, mes besoins, mes droits…plutôt que le souci de vivre ensemble, le bien commun, la vie en société, ma responsabilité et mes devoirs dans celle-ci)

Sur le projet de loi lui-même, je suis contre et pourtant absolument non croyant / pas catholique. Je suis contre ce projet, car il va permettre la marchandisation de la procréation, il encourage encore un peu plus les jeunes à ne pas se positionner / choisir dans leur vie; enfin il pousse les limites techniques et conduit à de la souffrance pour les enfants à naitre, des situations cruelles pour les adultes, les médecins.

Heureusement, un nourrissons de 14 semaines ne crie pas plus qu'une araignée ou une mou mouche à laquelle on a arraché toutes les pattes une à une… Je n'irai pas au delà pour la partie violence / cruauté.

Est-ce que tu sauterais par la fenêtre si ton voisin le faisait? Cette question pour évacuer l'argument de ertains "nos voisins européens le font".

Je reviens sur des considérations plus générales: Je pense qu'il faut être contre cette loi car elle privilégie l'adulte et ses envies plutôt que l'enfant à naitre. Donc le présent et l'envie court terme à l'avenir et aux besoins futurs.

Doit-on autoriser tout ce que la technique permet? Alors qu'on parle d'écologie à tout train, de retour aux sources, je trouve très contradictoire de vouloir artificialiser la procréation pour l'envie individuelle.
Pour moi, je suis d'abord contre, car c'est contre nature. La nature ne le permettrait pas. L'homosexualité est naturel, fonder une famille en l'étant ne l'est pas. Je ne crois pas en Dieu; encore moins en l'homme qui se prend pour Dieu. La nature est bien faite. l'Homme doit apprendre à l'accepter, s'y plier plutôt que de vouloir la changer. Etre pour la GPA, c'est un pour moi être pour les OGM, le nucléaire, la 5G... Toutes ces choses techniquement possibles, elles permettent de choses nouvelles à l'individu, la société. Mais sont elles bonnes? Le débat est trop "technique" alors qu'il devrait être avant tout philosophique.

J'ai vu un reportage sur la LCP assez bien fait sur ce projet de loi. Une femme souhaitait congeler des ovocytes au cas où si plus tard, elle voulait un enfant mais qu'elle n'était plus aussi fertile… Je vois ici poindre plusieurs choses: 
1) on dit "certains ont un désir d'enfants", quoi de mieux que le désir pour faire consommer? Comment croire qu'il n'y a pas pleins d'entreprises prêtes pour aller faire de l'argent; c'est une opportunité réelle. Par exemple, on va vendre demain aux femmes sur la peur, une prestation de congeler des ovocytes "aux cas où"; tout comme on nous vend 1000 trucs aujourd'hui (vos photos sur cloud mais qu'au final on imprime jamais ni ne regarde; une assurance etc.)
2) Les femmes qui veulent faire avancer leur carrière vont se dire "je congèle et je verrai après". "Voir plus tard" (procrastiner) n'est-il pas passer à côté de la vie? C'est un mal de la jeunesse, le choix est souvent celui qui semble laisser toutes les portes ouvertes plutôt que de se poser, se regarder au fond et définir un choix de vie. Tout ce que je sais, c'est qu'un enfant, ça demande de l'énergie, du temps, de l'amour, de la patience et ça offre beaucoup y compris une sacré dose de fatigue. Ceux qui feront le choix (il y en aura!) de la GPA pour avoir un enfant non plus à 30-35 ans (comme aujourd'hui) mais à 35- 40 ans (ou plus tard) se trompent lourdement. Ces personnes ainsi penseront s'acheter quelques années de plus pour ? leur carrière, voyager, profiter de la vie ou je ne sais comment ils le décriraient. Une chose est sûre, à 30 ans, on a le corps et la santé de 30 ans (si on a pas abusé de l'alcool, clopes et autres), à 35 celui de 35 et à 40 celui de 40. Le temps passe et on a moins la caisse. Un temps pour tout y compris pour faire des enfants. Alors ne nous trompons pas, faire des nuits riquiquis, aller bosser, rentrer dans une maison à bordel tout en gardant un ton adapté à la discipline positive de mise aujourd'hui, mieux faut le faire tôt dans sa vie.

Bref, cette loi est selon moi, une opportunité de business, qu'un moyen de plus pour ne pas faire de choix dans sa vie, s'asseoir sur la nature, penser à soi plus qu'à la génération future. Qui a parlé d'un nouveau monde? Macron, les commentateurs post-covid. Rien de bien neuf sous le soleil dans ce projet.

Dites-moi ce que vous en pensez en réagissant en ce post mais épargnez moi les commentaires à l'emporte pièce. Du fond et de la réflexion. Il n'y a pas de mauvaises pensées, que de mauvaises paroles.


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